
Burn-out : Le signal qui doit tout changer
Ce n'est pas votre faute : découvrez comment l'épuisement révèle les failles de notre société et nous pousse à agir ensemble
mai 2025
mai 2025
Après des années de travail et d’accompagnement en entreprise et d’écoute de parcours parfois douloureux, je suis frappé par une évidence : le burn-out dépasse largement la sphère professionnelle.
Je partage ce que j’observe au cœur des organisations, mais aussi des histoires plus personnelles, croisées dans mon rôle de coach, de collègue, d’ami, ou tout simplement d’être humain.
Ma série d’articles vous invite à explorer le burn-out sous plusieurs angles : chiffres, tendances, vécus, organisations, société.
Le déclencher de mon initiative a été de voir un ami en souffrance et de m'être senti démuni d'être le témoin de voir sa résilience qui impacte progressivement sa santé.
L’idée de l'ensemble des articles qui suivent : partager une carte claire de ce phénomène complexe, avec des points de repère fiables, des questions qui dérangent parfois, et des éclairages pour mieux comprendre ce qui se joue derrière l’épuisement professionnel.
Le premier article est une introduction qui à pour intention de ne pas mettre la faute sur l'individu, l'entreprise ou la société mais de réfléchir dans un cadre plus large et d'inviter les collectifs et les individus à prendre du recul pour mieux agir.
Le débat est ouvert.
C’est une lente descente. Des signaux faibles qu’on repousse. Des « ça va passer » qu’on se répète. Jusqu’au jour où le corps, le cœur ou la tête disent stop. Bref, ça arrive.
Voici quelques témoignages de personnes, en situation proche du burnout, que j’ai rencontrées ces derniers mois :
« Tout a commencé par une fatigue diffuse, de l’irritabilité, des troubles du sommeil et cette impression de débordement permanent, jusque dans ma vie familiale. C’est seulement en échangeant avec un médecin et un coach que j’ai pris conscience que ces signaux répétés n’étaient pas anodins : j’étais en train de flirter avec les limites du burn-out ».
« J’ai quitté le monde bancaire pour rejoindre un big four. Très vite, j’ai connu le succès avec mon équipe. Mes managers me demandaient sans cesse d’en faire plus, alors que je savais que nous étions déjà au maximum de nos ressources. J’avais à cœur de bien faire, de prouver ma valeur. Puis les critiques ont commencé… sur mon âge. Peu à peu, j’ai perdu confiance en moi. Le déclic est venu de mon mari, extérieur à cet univers, qui m’a dit un jour : “Tu n’y retournes pas.” J’ai craqué, j’ai pris des jours de maladie. Et depuis, je me sens incapable de remettre les pieds au bureau. C’était le terme d’une épreuve de 3 ans »
« J’aime mon travail, je le trouve intéressant, mais je n’en peux plus de la manière dont ma manager contrôle chacun de mes faits et gestes. Avec mes études et mon perfectionnisme, j’aspire à de l’autonomie. Ici, les règles changent selon son humeur, je me sens épiée, et la confiance est absente. Je n’ai pas d’autre choix que de postuler ailleurs, sinon je vais craquer. Cela me peine pour ma collègue, après 20 ans d’ancienneté, qui croit qu’elle n’aura jamais d’alternative. Mais cette situation mine ma vie privée… alors je vais partir. »
Je suis certain que vous connaissez au moins quelques personnes dans ces cas. C’est devenu la banalité du quotidien, comme une norme silencieuse mais présente.
Et vous, quand avez-vous pris un vrai moment pour faire ce bilan pour la dernière fois ?
Les solutions existent. Thérapeutiques, pratiques, organisationnelles. Mais surtout, il y a un chemin : celui d’une transformation. Vers une vie plus alignée, plus respectueuse, plus vivante.
Plus qu’un face-à-face
Trop souvent, le débat se résume à deux camps :
· « C’est la faute de l’entreprise » : pression, exigences, manque de reconnaissance.
· « C’est la faute de l’individu » : il ne sait pas gérer son stress, poser ses limites.
Et si c’était plus complexe que ça ?
Et si le burn-out révélait un enjeu collectif, bien plus large ?
Car il parle de nos rythmes de vie modernes.
De nos injonctions à performer, à rester disponibles, à nous adapter en permanence.
Du peu de place laissé au repos, aux relations de qualité, aux respirations.
On le voit aussi ailleurs : à l’école, dans les clubs de sport de nos enfants, dans la vie associative. Le burn-out est le miroir d’une société qui s’épuise. Et entre nous vous êtes vous posé la question du pourquoi les parents crient et parfois s'insultent au bord des terrains de foot le samedi matin ? Vous souvenez vous du système de classement et de comparaison à l'école ? Quelle est la culture de l'erreur et de l'apprentissage au niveau de votre organisation ? Quelles sont vos croyances au niveau du modèle de réussite ?
Et si, au lieu de chercher un coupable, nous cherchions ensemble : comment faire mieux ?
Ouvrir le regard, agir à plusieurs niveaux
Je crois que les personnes qui traversent un burn-out ne sont pas seulement des « victimes » d’un système. Elles sont aussi le symptôme d’une société en mutation. Leur épuisement raconte quelque chose de plus grand : le besoin, au niveau collectif, de trouver d’autres manières de fonctionner. Je les vois comme des éclaireurs du changement. Leur arrêt, leur cri parfois silencieux, pointe ce qui ne va plus. Mais soyons lucides : à côté de ces éclaireurs, il existe aussi des personnes qui profitent du système social tel qu’il est aujourd’hui, parfois sans chercher à se remettre en mouvement. Ces deux réalités coexistent. Et c’est justement là que le débat doit rester ouvert, nuancé, lucide.
Bonne nouvelle : il n’existe pas qu’un seul chemin. Il y en a plusieurs, complémentaires.
· Individuel : retrouver des pratiques, des prises de conscience qui régulent notre rapport au travail… et à nous-mêmes.
· Collectif : créer des environnements plus sains, des équipes qui coopèrent et se soutiennent vraiment.
· Sociétal : interroger nos modèles de réussite, nos normes de productivité, nos espaces de déconnexion.
Il n’y a pas de solution magique.
Il y a des pistes, des ajustements, des essais. Des petits pas qui, mis ensemble, changent la donne.
Je crois que le burn-out n’est pas seulement un drame individuel. C’est un appel. Un signal fort pour repenser nos manières de vivre et de travailler. Pas juste pour « aller mieux »… mais pour aller autrement.
Et vous, si vous preniez ce signal comme une opportunité ? Une invitation à regarder autrement ce qui, peut-être, grince dans votre quotidien ?
Ce premier article est un introduction et les questions ouvertes restent nombreuses, je vous propose ce chemin de lecture ci-dessous pour approfondir le sujet
Le plan de l'ensemble des articles est:
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